Les vidéos d’archives sur le web

Lors de mon dernier article sur les vidéos d’archives, j’ai expliqué la contribution d’internet dans la préservation et la diffusion des vidéos d’archives. Cette fois-ci, j’aimerais me concentrer dans cet article sur la manière dont internet réussit à mettre en valeur ces vidéos d’archives, notamment grâce à l’association d’outils numériques. Afin d’illustrer mon propos, je vais utiliser encore une fois, un site que j’apprécie beaucoup: « Mémoire, les images d’archives en région Centre. »

Grâce au soutient de l’État français, de la Région Centre et de l’Union Européenne, l’agence régionale pour le cinéma et l’audiovisuel, « Centre Images » créé le 4 Novembre 2010 le site Mémoire, Ciclic.fr. Celui-ci a pour objectif de conserver et valoriser le patrimoine cinématographique et audiovisuel de la région Centre. Il met en ligne des milliers de vidéos, tournées de 1920 à nos jours dans la Région de Centre en France.

Je trouve ce site particulièrement intéressant parce qu’il ne se contente pas d’offrir aux utilisateurs une simple présentation des films d’archives, mais procure un site interactif qui met le contenu des vidéos d’archives en valeurs.

Tout d’abord, ils proposent des sortes d’expositions où les vidéos sont rassemblées sous un même thème. Avant de diffuser le court-métrage de l’ « exposition », le site publie un article remettant en contexte les vidéos présentées. Cela permet aux spectateurs de comprendre ce qui lui est proposé, tout en apportant une réflexion sur l’importance de ces vidéos.

Dans la partie « Explorer », il est possible de visionner des vidéos d’archives qui ne font parties d’aucunes collections. Elles représentent généralement des moments du quotidien tel que « Journées en famille » , « Communion », ou encore « Fête de Jeanne d’Arc ».

De plus, la contribution des internautes est requise! Les concepteurs demandent aux utilisateurs de participer à l’authentification du contenu des vidéos d’archives. Dans la rubrique Participer, les internautes sont amenés à résoudre des énigmes proposées par les concepteurs du site. Ainsi, les « Sherlocks » comme ils les appellent, doivent reconnaître ou retrouver le nom des lieux, personnages, monuments contenus dans des vidéos d’archives sélectionnés.

Cette interactivité du site entre les spectateurs et les vidéos d’archives représente parfaitement les possibilités offertes par internet. Afin de pouvoir situer géographiquement les lieux de tournage des vidéos proposées, une carte interactive de GoogleMaps est mise en place. Cette « Géolocalisation » permet de rechercher les vidéos selon le département de notre choix et de pouvoir constater le nombre de vidéos tournés dans les différents départements.

Un autre moyen de rechercher les vidéos est instauré, la « Chronolocalisation ». Les vidéos sont classées cette fois en ordre chronologique permettant ainsi aux utilisateurs de choisir celle qu’il veut visionner selon sa date de création.

Finalement ce centre propose aussi de restaurer gratuitement les vidéos personnelles des internautes. Si ces derniers sont intéressés à diffuser leurs contenus, ils peuvent envoyer les bobines au Centre, qui en conservera une copie .

Internet ne facilite pas seulement la transmission et la diffusion des vidéos d’archives, mais il en facilite la compréhension. Le site « Mémoire » est riche en information et en métadonnées ce qui permet aux historiens de redécouvrir des images oubliées ou encore de chercher des vidéos correspondant à leur recherche. Grâce à des sites tel que « Mémoire », la recherche historique s’appuyant sur les vidéos d’archives est grandement facilitée.

Fanny Dumoulin

Sources:

http://memoire.ciclic.fr/

http://www.centreimages.fr/patrimoine_home.php


Le Web pédagogique en histoire

Lors de ma présentation orale portant sur l’intégration des TIC en enseignement et les sites internet d’histoire à contenu pédagogique la semaine dernière, certains points n’ont pu être traités, faute de temps et étant donné l’ampleur du sujet. En voici donc, succinctement !

D’abord, un bref rappel des bonnes pratiques du Web pédagogique. Ce qui distingue un site pédagogique d’un autre site informatif, c’est son approche. Il doit s’y trouver un contenu interactif où la participation des usagers est fréquemment sollicitée. La démarche doit favoriser l’autoapprentissage. Idéalement, le contenu doit être diversifié et il est essentiel que la matière transmise soit pertinente et exacte, sans quoi, tous les efforts mis dans la réalisation du site auront été vains. J’avais montré, en classe, deux sites qui, selon mon humble avis, étaient exemplaires dans le domaine du web pédagogique en histoire de l’Antiquité. Voici les liens, allez y faire un tour, certaines activités sont réellement amusantes (tout en étant, bien sûr, éducatives !).

L’empire romain s’étend sur internet 

Ancient Mesopotamie. This history, our history

Le Web regorge de sites qui se disent pédagogiques, il existe d’ailleurs quantité de bases de données qui les répertorient. Étant donné que la publication internet est de plus en plus accessible, notre cours nous l’a suffisamment montré, ce ne sont pas tous les sites pédagogiques qui en montre les qualités essentielles. Tel est le cas, à mon avis, du Site à vocation pédagogique. Histoire-Géographie (J-F Bradu). Vous constaterez que le concepteur du site ne s’est pas confiné à seule civilisation, pour ma part, j’ai visité la section consacré à l’Égypte ancienne.  (http://jfbradu.free.fr/)

D’abord, le visuel n’est pas très attirant. Pour capter l’attention des élèves, il faut, à mon avis, travailler la présentation. Aussi, le fonctionnement du site n’est, nulle part, clairement expliqué. Mais, la principale lacune du site, c’est que les élèves ne sont pas appelés à participer activement. Il y a pas réellement d’activités proposées, ni de mise en situation qui amène l’élève à naviguer dans le site en quête d’informations. L’élève n’est pas amené à s’interroger, il reçoit le savoir qui est déjà entièrement construit sans y collaborer le moindrement. C’est réellement dans cet aspect que le site échoue dans sa vocation pédagogique puisque en ce qui concerne l’information proprement dite, elle est très complète. L’auteur nous fait découvrir plusieurs aspects de la civilisation égyptienne et ce de façon très détaillée.

L’outil numérique que j’ai choisi de réaliser est donc un site internet à contenu pédagogique. J’ai d’abord utilisé la plateforme Omeka, mais il est difficile de rendre son contenu interactif. Je vais néanmoins continuer à le monter puisque je trouve l’expérience enrichissante et vous pouvez aller le visiter à l’adresse suivante : http://awilum.omeka.net

En terminant, j’ai trouvé un outil pour créer des cyberenquêtes, celles-ci consistent en une recherche guidée qui s’effectue principalement sur Internet. L’outil est très facile à utiliser et il convient tout à fait à un cadre pédagogique, pour des élèves du primaire et du secondaire. Il n’y a pas énormément de fonctions et le cadre est très rigide, toutefois, l’outil ne prétend aucunement être de l’étoffe d’Omeka. J’ai donc réalisé une cyberenquête qui porte sur l’écriture en Mésopotamie, allez tester vos connaissances !  http://www.zunal.com/webquest.php?w=128881

 

Joyeuses fêtes à tous !

Cloé C.

BRADU, Jean-François, Site à vocation pédagogique. Histoire-Géographie, http://jfbradu.free.fr/, (19 décembre 2011).

Chicago University, Ancient Mesopotamie. This history, our history, http://mesopotamia.lib.uchicago.edu/, (19 décembre 2011).

GUAY, Luc, « Les TIC transforment les pratiques pédagogiques », Journal of the Association for History and Computing, (JAHC), vol X, no 1, fév. 2007. http://mcel.pacificu.edu/jahc/2007/issue1/guay.php, (19 décembre 2011).

QUIRION, Steve (coordonateur du projet), L’Empire romain s’étend sur Internet, RÉCIT, <http://rome.recitus.qc.ca/index.html>, (19 décembre 2011).

Zunal WebQuest Maker, 2001-2010, http://www.zunal.com/, (19 décembre 2011)


Remise des travaux de session

Bonjour,
Je serai disponible pour vous remettre vos travaux de session lundi le 16 janvier de 17h30 à 18h30 au local des chargés de cours (A-6022).

Bon temps des fêtes

Kim


La baladodiffusion et les milieux d’enseignement : une pratique en expansion

Depuis l’apparition des baladeurs numériques il y a une dizaine d’années environ, on entend de plus en plus parler de ce qu’on appelle la baladodiffusion (ou podcasting). La baladodiffusion est une pratique récente qui permet de diffuser des fichiers audio ou vidéo sur le Web. Ces fichiers sont appelés des podcasts et sont téléchargés automatiquement dès qu’ils apparaissent sur Internet via l’abonnement à un flux RSS.

Cette technologie a rapidement capté l’attention des milieux scolaires. En effet, de plus en plus d’établissements d’enseignement utilisent la baladodiffusion pour diffuser du matériel pédagogique sur Internet : enregistrement de cours, de séminaires, de conférences,  explications sur les travaux, etc. C’est le cas de plusieurs universités dans le monde. Par exemple, l’établissement universitaire américain MIT offre plus de 1700 cours en podcast sur son site Internet. Les étudiants du célèbre établissement peuvent maintenant siroter leur champagne devant le foyer au lieu d’assister à leurs cours et télécharger l’intégralité de ce qu’ils ont manqué pour l’écouter plus tard. Est-ce une bonne chose ? Surement pour ceux n’ayant pas les moyens de se payer le MIT ! La baladodiffusion est une pratique qui comporte ses avantages et désavantages, mais je vais me « garder une petite gêne » car j’en parlerai lundi prochain lors de ma présentation.

Pour ce qui est de l’histoire et des sciences humaines, les podcasts peuvent prendre plusieurs formes : genre documentaire, émissions radiophoniques, entrevues, enregistrements de cours, etc. À ma connaissance, dans le monde francophone, les podcasts du Collège de France sont une des grandes entreprises dans le domaine des sciences humaines à ce jour. Pour ne pas vous ennuyer lundi, je m’arrête ici.

Quelques liens intéressants :

Les podcasts du Collège de France : http://www.college-de-france.fr/default/EN/all/pub_pod/

Les Années lumières, Radio-Canada : http://www.radio-canada.ca/actualite/v2/anneeslumiere/

NICHE : http://niche-canada.org/audio-video


Comment les plus récentes technologies facilitent le déchiffrement de la plus vieille écriture du monde : 3D, bibliothèque numérique et dictionnaires en ligne

L’assyriologue Dominique Charpin montrait dans l’introduction de son ouvrage Lire et écrire à Babylone comment le déchiffrement des tablettes cunéiformes était une tâche ardue. Il y a, évidemment, la difficulté de traduction. D’abord, il faut identifier la langue véhiculée par la tablette, puisque le cunéiforme était utilisé pour transcrire plusieurs langues. Outre le sumérien et l’akkadien (et ses dérivés, le babylonien et l’assyrien) qui sont les langues propres à la région, le cunéiforme a également été utilisé par des peuples étrangers en contact avec ces vieux Mésopotamiens, pensons simplement aux Hittites et aux Élamites. Ensuite, une fois que l’assyriologue a trouvé la langue du document, il faut identifier la valeur de chacun des signes (au nombre de 600 pour le babylonien standard) et ce n’est pas chose facile lorsque l’on considère que chaque signe peut être à la fois polyphonique (un seul signe pour plusieurs sons) et à la fois polysémique (un seul signe pour plusieurs mots).

En plus de la très laborieuse traduction, l’assyriologue rencontre d’autres difficultés qui rendent sa tâche encore plus ardue, celles-ci sont d’ordre matériel. L’écriture cunéiforme a ceci de particulier qu’elle en est une tridimensionnelle, en effet, le scribe, avec un calame, effectue des incisions en forme de clou (du latin cuneus, d’où le nom cunéiforme) dans de l’argile fraîche. « C’est donc le jeu de l’ombre et de la lumière qui fait apparaître les signes d’écriture […] » (Charpin, 2008 p.20). Cette particularité des inscriptions cunéiformes engendre la difficulté de reproduire fidèlement un document. Si on opte, par exemple, pour la reproduction par photographie, on passe du 3D au 2D et certaines subtilités se perdent, indubitablement. De plus, il faut prendre un minimum de 6 clichés pour que l’ensemble des signes soit visible. Ajoutons qu’il faut que l’éclairage soit optimal. Heureusement, le recours aux nouvelles technologies pourrait combler certaines lacunes de la reproduction. En effet, le département des sciences de l’informatique de l’Université Stanford en Californie développe depuis 2002 une technologie qui permet non seulement de numériser la tablette cunéiforme en 3D, mais aussi de faire son impression tridimensionnelle (The Stanford Cuneiform Tablet Visualization Project). Ce processus se divise en trois étapes principales : la première consiste à numériser la tablette sous plusieurs angles avec une résolution très précise (50 µm). Lors de la seconde étape, on procède à « l’étalement » de la tablette qui est divisée en différents morceaux rectangulaires et ce à l’aide du logiciel Paraform.

Figure 1. (a) A photograph of a small Ur III dynasty cuneiform tablet (from 2100 BC). (b) A Phong-shaded rendering of a 50-micron resolution 3D model containing 3.2-million triangles. Note that the writing wraps around the edges of the tablet, making it difficult to see from a single picture. (c) The writing has been unwrapped and shown as a displacement map as described in the text. (d) The unwrapped inscriptions have been accessibility colored, curvature colored, and rendered with Phong shading to enhance readability. S.A. Anderson and Marc Levoy, Stanford University

Les inscriptions sont ainsi rendues visibles dans une seule reproduction. Puis, selon une technique très minutieuse, on procède à l’impression proprement dite. En dépit de certaines lacunes, la méthode ne réalise pas (encore) une reproduction parfaite, cette technologie permet néanmoins d’apprécier les subtilités de la tablette cunéiforme sous toutes ses courbures, sans que l’on ait à manipuler et donc à abîmer les originaux. On note des projets similaires dans d’autres établissements, notamment au Cornell Creative Machine Lab, un laboratoire associé à l’Université de Cornell à New York, (3D Printing of Cuneiform Tablets).

Outre la difficulté de reproduire fidèlement la tablette cunéiforme, l’assyriologue rencontre un autre problème, les tablettes sont très souvent endommagées et lacunaires. Pour restituer complètement (le plus possible, du moins) un texte, l’assyriologue doit, le plus souvent, recourir à toutes les copies existantes. Ceci est possible pour les textes littéraires qui, en fonction de leur popularité, sont fréquemment recopiés. C’est, évidemment, toute autre chose pour les tablettes comptables. Ainsi donc, l’assyriologue part à la recherche des différentes tablettes d’un même récit. Mais, autre obstacle, les tablettes sont réparties un peu partout dans les Musées et Universités du monde, résultat de l’internationalisation des fouilles en Irak à la toute fin du XIXe siècle. Dominique Charpin donne l’exemple des tablettes découvertes à Nippur qui sont réparties dans trois différentes institutions : l’une à Philadelphie aux États-Unis, l’autre à Istanbul en Turquie et la troisième en Allemagne. Heureusement, les différentes institutions commencent à travailler de concert et à créer des bases de données où sont cataloguées les innombrables tablettes. Tel est le cas de la Cuneiform Digital Library Initiative (CDLI) un projet dirigé par Robert K. Englund de l’Université de Californie et Peter Damerow de Max Planck Institute for the History of Science à Berlin. Parmi les partenaires, évidemment nombreux, on compte le British Museum et le Musée de l’Ermitage en Russie.

Leur projet est d’envergure, les directeurs souhaitent numériser systématiquement toute la documentation cunéiforme existante et procéder à sa publication électronique. On estime, très approximativement, à plus d’un demi million de tablettes cunéiformes remisées dans les collections privées et publiques et le CDLI a déjà catalogué électroniquement près de 225 000 de ces documents. L’objectif est donc que chacun des documents possède une fiche contenant la translitération (la transcription du texte en alphabet grec), un glossaire et une photo que l’on peut agrandir pour apprécier les détails. Dommage qu’elle n’utilise pas la technologie 3D ! Cette base de données permet ainsi de pallier, en partie, au problème de déplacement. De plus, le regroupement des documents dans une base de données centrale facilite, il va sans dire, la recherche.

Nous avons souligné, plus haut, la quantité élevé de signes cunéiformes dont chacun possède plusieurs valeurs mais qui peuvent également être combinés pour former un nombre impressionnant de mots. En ce qui concerne l’akkadien, la traduction est facilitée par l’existence d’un très volumineux dictionnaire, le Chicago Assyrian Dictionnary, compilé depuis le début des années 1920. Jusqu’à tout récemment, il fallait se déplacer dans les bibliothèques pour pouvoir le consulter mais, depuis le printemps 2011, il est maintenant possible de le télécharger gratuitement en ligne (The Assyrian Dictionary of the Oriental Institute of the University of Chicago). Ce sont 21 volumes contenant plus de 8000 pages qui sont ici rendus accessibles. Les sumérologues auraient la tâche facilitée s’ils avaient accès à de telles ressources mais, dommage, il n’existe pas de dictionnaires encyclopédiques pour la langue sumérienne, seulement quelques ouvrages isolés portant sur un vocabulaire thématique.

La lecture des documents cunéiformes demeurera toujours au stade de déchiffrement, il est en effet impossible, même pour les assyriologues les plus chevronnés, de lire de façon instantanée un texte cunéiforme comme vous lisez ces lignes à l’instant sans trop y réfléchir. À moins que l’inscription soit d’une calligraphie parfaite et soit très stéréotypée, son déchiffrement est un processus mental long et fastidieux. Certaines technologies facilitent néanmoins cette laborieuse tâche. Nabû soit loué !

Cloé C.

ANDERSON, Sean et Marc LEVOY, « Unwrapping and Visualizing Cuneiform Tablets », IEEE Computer Graphics and Applications, Vol. 22, No. 6, November/December, 2002, pp. 82-88, http://graphics.stanford.edu/papers/cuneiform/, (15 décembre 2011)

« CDIL. Cuneiforme Digital Librairy Initiative », < http://cdli.ucla.edu/ >, (16 décembre 2011)

CHARPIN, Dominique, « Lire et écrire à Babylone », Paris, PUF, 2008, 315p.

ROTH, Martha T. (éditrice en chef), The Assyrian Dictionnary of the Oriental Institute of the University of Chicago,  Oriental Institute of the University of Chicago, Avril 2011 (dernière révision), 21 volumes, http://oi.uchicago.edu/research/pubs/catalog/cad/, (16 décembre 2011)


Humanités numériques au coeur de la communauté de Cleveland

Bonjour,

Je veux vous introduire à un outil incroyable développé par le Center for Public History & Digital Humanities à Cleveland, OH. Il s’agit du site et de l’application Smartphone Cleveland Historical. Je vous présente d’abord le centre de recherche en quelques mots.

Ce centre de recherche désire diversifier les méthodes et les enseignements de l’histoire collective ou public history. Avec la création de divers projets dynamiques, le centre veut transformer l’enseignement de l’histoire et favoriser la consolidation des communautés d’institutions culturelles, mémorielles.  Le centre a créé des projets régionaux et locaux ainsi qu’une vaste collection d’entrevues d’histoire orale. Il a été d’abord fondé par deux professeurs de la Cleveland State University.

Le site internet de Cleveland Historical est très éducatif et interactif. Il combine l’histoire orale, plusieurs images avec des descriptions détaillées, des diaporama, des vidéos et des textes élaborés. Plus d’une centaine de sites à valeur historique sont décrits et accessibles par un moteur de recherche. Chaque site présenté est géolocalisé sur une carte et s’allie à plusieurs sources numérisées. Les sites sont rassemblés sous différents thèmes et peuvent être abordés dans des tours. Ces tours sont disponibles via l’application. Pour donner quelques exemples, il y a les transports et leur impact sur le développement de la ville, la scène musicale du quartier des spectacles de Cleveland, Les musées, archives et bibliothèques, ou l’immigration irlandaise.

La grande diversité des sources rend la navigation très intéressante et le contenu instructif. Le fait qu’une équipe de chercheurs et d’étudiants en histoire produisent le contenu confirme la qualité qu’on y retrouve. La provenance de chaque photographie est soulignée. Par contre, je reproche l’absence de bibliographie et d’une méthodologie détaillée. Je ne peux m’empêcher de comparer l’outil à Historypin. Cleveland Historical est définitivement à imiter et les projets qu’ils mettent en œuvre, bien qu’ils sollicitent les communautés locales comme le fait Historypin, sont articulés par des professionnels de l’histoire et rajoutent une profondeur nécessaire à l’interprétation de sources iconographiques et d’histoire orale.

Alex Giroux

Sources :

Center for Public History & Digital Humanities, Cleveland Historical, <http://clevelandhistorical.org> (15 décembre 2011)

Center for Public History & Digital Humanities,  <http://csudigitalhumanities.org/>  (15 décembre 2011)


Le Dictionnaire biographique du Canada en ligne

Bonjour à tous,

Il m’étonne que jusqu’à aujourd’hui, personne n’a souligné l’existence du Dictionnaire biographique du Canada en ligne. Il s’agit tout simplement d’un outil de recherche formidable, sérieux, détaillée et de plus en plus complet. Constatez le par vous-même en entrant un grand nom de l’histoire canadienne dans son moteur de recherche, pour vous orienter, disons Louis-Hippolyte Lafontaine. Il vous apparaîtra environ une dizaine de pages sur la vie de cet homme depuis sa naissance jusqu’à sa mort dans un style biographique, donc très intime mais très riche. Les biographies connexes bénéficient d’hyperliens insérés dan le texte lorsque le nom est mentionnés. Dans le cas présent, il y en a plusieurs dizaines, dont Louis-Joseph Papineau, Georges-Étienne Cartier et Robert Baldwin. La bibliographie à la fin de l’article donne tous les fonds d’archives du Canada se rapportant de près ou de loin à cet homme. Naturellement, la correspondance a été fouillée autant que les différents écrits sur sa vie et son œuvre, contemporains ou actuels.

Le moteur de recherche est assez élaboré, des catégories par profession ou par lieu géographiques sont ajoutés, mais elles ne lient pas encore tous les volumes. À noter que les individus sont classifiés par la date de leur mort et la dernière date d’activité connue, donc Pierre-Elliot Trudeau est dans le volume XXII (1991-2000). L’outil est idéal pour les recherches sur les XVIIIe et XIXe siècles car les livres sont complétés publiés et mis en ligne. Pour le XXe, les livres entre 1900 et 1940 sont presque complétés alors que les recherches pour les années 1940 à 1980 sont bien entamées.

Ce projet a débuté dans sa version d’origine en 1959. C’est un partenariat entre l’Université de Toronto et l’Université Laval, mais des chercheurs de presque toutes les universités canadiennes et établissements de recherches en sciences humaines y participent. C’est Réal Bélanger qui dirige la version française du projet. La version en ligne est disponible depuis 2003.

Cet outil peut servir de base à toute bonne recherche sur l’histoire politique canadienne, étant donnée les notices bibliographique et les liens infinis vers d’autres personnages.

Alex Giroux

Sources:

«Grandes lignes du projet», Dictionnaire biographique du Canada, <http://www.dbc-dcb.ulaval.ca/index2.htm&gt; (14 décembre 2011)

Dictionnaire biographique du Canada en ligne, 1er septembre 2011, <http://www.biographi.ca/index-f.html&gt; (14 décembre 2011)


Priorité: mettre l’histoire à l’avant scène; moyen: humanités numériques

Je veux vous mettre la puce à l’oreille concernant un débat important dont vous avez certainement entendu parler récemment. Il s’agit de celui sur l’enseignement de l’histoire et des orientations de recherche des historiens par rapport aux nécessités politiques et culturelles du Québec.

Voici un lien vous permettant de vous mettre à jour sur ce débat qui se déroule dans tous les médias, y compris Internet. Voici également un organisme qui appuie activement l’enseignement de l’histoire et désire en changer les paramètres, il s’agit de la Coalition pour l’histoire.

Je crois que l’enseignement de l’histoire peut bénéficier de l’approche des humanités numériques. Nous l’avons abondamment vu dans le cours, et je pense que nous en sommes tous convaincus, le WEB et les outils informatiques peuvent apporter une plus-value à l’enseignement de l’histoire à tous les niveaux. Cette approche constitue évidemment une partie de la réponse aux problèmes que concernent l’intérêt peu manifeste des Québécois(es) pour l’histoire. Un enseignement plus dynamique, plus axé sur la pratique historienne et la recherche aura sans doute l’effet de susciter davantage d’engouement de la part des élèves, mais aussi de leur inculquer des connaissances de base qui leur permettraient d’avoir une perspective historique utile quand vient le temps d’appréhender la monde moderne et ses difficultés.

J’ai personnellement eu la chance de prendre un cours avec monsieur Gilles Laporte sur l’histoire des patriotes ici à l’UQAM. Ce professeur engagé et patriote de l’année en 2010, utilise activement les possibilités des humanités numériques dans ses cours, et par expérience personnelle, je peux vous dire que cela les rend passionnants. Il utilisait entre autres Google earth pour faire des cartes, mais bien au-delà, afin de naviguer d’un endroit à l’autre de la province et de nous montrer les endroits où les Patriotes se sont battus, se sont réfugiés, se sont fait pendre ou ont été commémorés, grâce la vue actuelle de Street View. Gilles Laporte tient également un site très actif où l’on peut avoir accès à des archives en ligne, les évènements reliés au patriotes ou aux loyaux dans la plus grande exhaustivité, et une foule d’autres informations.

Si vous voulez entendre l’opinion de Gilles Laporte sur l’enseignement de l’histoire 1 an avant le débat actuel: Entrevue avec Gilles Laporte avec Benoît Dutrizac au 98,5 fm

Concernant l’importance de l’histoire, des historiens et de leur rôle dans les débats de société actuels, voici deux sites, l’un en français et l’autre en anglais qui supportent activement la participation des historiens et la valorisation de leurs recherches dans la sphère publique. Je vous invite à aller lire le manifeste dans la section «à propos – pour une histoire engagée».  Il y a également plusieurs articles fort intéressants sur le devenir de la profession historienne. Il m’apparaît évident que tout historien ou professeur d’histoire, futur ou actuel doit prendre position!

Alex Giroux

Sources = les liens de l’article!


Les cartes historiques multimédia de L’Histoire à la Carte

L’histoire et la géographie sont bien souvent reliées. C’est ainsi que lors de deux cours au baccalauréat, j’ai cherché des cartes illustrant les changements territoriaux en Europe et au Proche-Orient. Je suis alors tombé sur le site L’histoire à la carte.

l'unité italienne - carte fixe

Ce site propose des cartes historiques thématiques multimédias. Tout simplement, ces cartes sont greffées à un dialogue et à quelques éléments visuels expliquant les événements. Le tout reste très sommaire, mais justement la simplicité de la présentation et de la facture visuelle est une grande force. Tout est très clair. Ces cartes sont offertes en dossiers thématiques, par exemple : décolonisations, grandes découvertes, histoire des États-Unis, de l’Europe, guerres mondiales, etc. Il y en a onze en tout présentement. En plus d’une quinzaine de cartes animées, ces dossiers comprennent aussi des cartes fixes, un index donnant plus d’informations sur les concepts utilisés et une bibliographie pour aller plus loin.

Bien évidemment, le public visé est le corps professoral qui pourra l’utiliser en classe. Aucun doute que les élèves du secondaire, du cégep et même de l’université puissent en tirer avantage. Personnellement, les cartes m’ont grandement aidé à mieux comprendre la géographie humaine changeante et parfois complexe.

Le tout est payant bien sûr. J’ai d’ailleurs acheté quatre dossiers et je ne l’ai pas regretté. Je suis même persuadé qu’ils me serviront encore. Je pense même en acheter quelques autres. Fort heureusement, le site propose gratuitement un exemple de carte par dossier gratuitement.

Au-delà de l’aspect « publicitaire » de cette entrée de blogue, je cherchais aussi à montrer l’intérêt certain de créer de telles cartes. J’ai fouillé quelque peu sur le net et je n’ai pas vraiment trouvé d’équivalent. Il y a donc clairement matière à développer de telles initiatives. D’autant plus que les différents dossiers d’Histoire à la carte ne s’ajoutent que très lentement…

En créant cette entrée, je suis tombé sur deux sites fort intéressants que je me permets de partager :

Patrimoine, Histoire et Multimédia: Un blogue historique sur le Québec, vraiment bien fait. En fait, il s’agit d’un modèle quant à l’utilisation du web comme outil de présentation professionnelle.

Jeux géographiques : comme le dit bien le titre, il s’agit d’une foule de petits jeux d’identification géographique. C’est gratuit et tout simplement « addictif ». Bonne chance d’ailleurs avec le jeu sur les villes du Québec!


Roy Rosenzweig Center for History and New Media : Building a Better Yesterday, Bit by Bit

Source : http://www.zotero.org/

Depuis le début du cours, plusieurs références ont été faites, peut-être sans le savoir, à des documents ou des outils qui ont été produits et développés par le Centre for History and New Media (CHNM) de l’Université de George Mason en Virginie. Ce centre a été fondé en 1994 par Roy Rosenzweig et avait comme but premier la démocratisation de l’histoire (accessibilité des sources) par l’utilisation de l’informatique et des médias numériques. En avril 2011, suite au décès de son fondateur en 2007, le centre a été renommé Roy Rosenzweig Centre for History and New Media en son honneur. Les activités du CHNM se divisent en trois catégories principales : enseignement et apprentissage, recherche et outils et expositions et collecte, sections que l’on retrouve sur le site du CHNM.

La première section du site se consacre à l’éducation. Le CHNM présente ici une vingtaine de projets qui peuvent être utilisés dans le cadre de la planification d’un cours ou par les étudiants eux-mêmes dans le cadre de leurs travaux. Chaque site a un thème spécifique et présente dans la majorité des cas, une multitude de sources primaires qu’il est possible de consulter. Le site Teaching American History propose des plans de cours, des documents d’archives, des exercices d’analyse de sources primaires, etc. pouvant être utilisés dans le cadre d’un cours sur l’histoire américaine. Ils est donc possible de trouver de l’information sur l’histoire, majoritairement américaine, mais également sur d’autres périodes telles que la Révolution française (Liberty, Equality, Fraternity : Exploring the French Revolution).  Des sites plus généraux sont également présents comme World History Sources qui présentent un dossier complet sur l’analyse des différents types de sources que l’on utilise en histoire.

La seconde section présente différents outils qui peuvent être utilisés dans le cadre de recherche en histoire. Parmi les outils les plus connus développés par le CHNM, on retrouve Zotero et Omeka. On y retrouve également le livre de Daniel J. Cohen (directeur actuel du CHNM) et de Roy Rosenzwieg, Digital History : A Guide to Gathering, Préserving and Presenting the Past on the Web dont nous avons eu quelques chapitres à lire dans le cadre de notre cours. Parmi les autres outils présentés, on retrouve un outil de recherche de syllabus par sujet à travers un grand nombre d’universités et de collèges, une étude en cours sur l’utilisation de la recherche plein texte (text mining), un programme pour construire une ligne du temps, un moteur de recherche pour les départements d’histoire à travers le monde, etc. Cette section constitue donc une «boîte à outils» pour la recherche.

La dernière section est consacrée à la collecte d’archives numériques et à la présentation de quelques expositions, dont une sur les goulags en URSS. On y retrouve également un site consacré aux ouragans Katrina et Rita, mais la pièce maîtresse de cette section est sans nul doute le site consacré aux événements du 11 septembre 2001 (The Septembre 11 Digital Archives). Dans le cadre de ce projet, plus de 150 000 pièces numériques (courriels, images, articles, etc.) ont été recueillies et sont maintenant accessibles à tous. Ce projet démontre bien les préoccupations du CHNM, soit la conservation des archives et particulièrement celles du présent qui seront, pour les historiens du futur, leurs principales sources. Le numérique prend de plus en plus de place dans nos sociétés, mais les traces qu’il laisse sont parfois éphémères. Je vous invite à lire à ce sujet un article de Roy Rosenzweig, «Sacricity or Abundance ? Preserving the Past in a Digital Era», paru en juin 2003 dans The American Historical Review. Cet article portait sur le problème de la conservation des archives numériques. Étant rédigé par le fondateur du CHNM, ce texte aide à bien saisir le but de cette section du centre qui vise à préserver la mémoire collective par la contribution volontaire, la collecte, etc.

Le CHNM est donc un bon exemple de l’utilisation des médias électroniques et de l’informatique pour la diffusion de l’histoire à un public le plus large possible et la devise que l’on retrouve au bas des pages du site, «Building a Better Yesterday, Bit by Bit», résume bien la mission du CHNM. Que ce soit au niveau primaire, secondaire ou universitaire, pour les enseignants ou les étudiants, tout le monde qui a un intérêt pour l’histoire peut y trouver son compte. L’association du CHNM avec une université assure en quelque sorte la qualité de ce qui y est présenté ainsi que le l’évolution constante de son contenu. La langue peut être une barrière à première vue, mais la richesse de ce qu’on y trouve dans les différents sites vaut le détour comme on dit …

 

Sources :

Center for History and New Media, http://chnm.gmu.edu/, 12 décembre 2011.

CHOEN, Daniel J. et Roy Rosenzweig, Digital History : A Guide to Gathering, Preserving and Presentig th ePas on the Web, Philadelphie, University of Pensilvania Press, 2006.

Rosenzweig, Roy, «Sacricity or Abundance? Preserving the Past in a Digital Era», The Américan    Historical Review,vol. 108, no. 3, juin 2003. <http://www.historycooperative.org/journals/ahr/108.3/rosenzweig.html > (13 décembre 2011)